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marketing - tryptyque - credits carlos pereyra

Le paradoxe du rapport temps / besoins !

A l’heure où on nous parle de plan de relance, de crise économique, de RSE, de raison d’être des entreprises, de slow consommation, de production massive mais aussi de moins consommer… les paradoxes de ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour sortir de la crise sont multiples.  Le paradoxe du rapport temps / besoins en est un exemple.


Rappel

La consommation (BtoC et BtoB) est une activité très ancrée culturellement conférant l’identité d’un individu ou d’une entreprise, le respect, la participation sociale, le bon sens et l’acceptation. La consommation à une fonction psychosociale forte.

Même si cela fait déjà plusieurs années que les tendances de consommations sont de plus en plus fragmentées et causent bien des soucis à l’économiste, au responsable marketing ou au brand manager, l’être humain restera toujours un bon consommateur. Nous sommes une véritable fabrique de besoins. Nous créons en moyenne 30 besoins par jour.

Des besoins tout d’abord nécessaire (manger / boire), mais aussi dans la catégorie psychosociale :  pour révéler notre position dans la société ; enrichir nos compétences et nos connaissances ; nous exprimer et créer notre identité ; se faire plaisir ; rêver et même pour échapper à la réalité ; compenser un manque.

Kairos vs Kronos

Dans les deux prochaines années, une des notions importantes qui va driver la consommation quelle soit BtoC ou BtoB est le rapport temps / besoin et le paradoxe que cela entraine.  

Ce paradoxe concerne la difficile articulation entre les besoins du consommateur et celle de l’entreprise dans le temps. C’est Kairos vs Kronos. Kairos c’est le temps métaphysique. C’est le point de basculement décisif, avec un « avant » et un « après ». Kronos c’est le temps physique. C’est le temps que nous mesurons chronologiquement.

Selon Foucault (1975) l’usage du temps est un acteur indissociable de l’objectif que nous poursuivons. Et que l’on soit du côté du consommateur ou de l’entrepreneur nous ne les vivons pas du tout de la même façon.

Pour le consommateur :

La sécurité, l’argent et la bienveillance est généralement dirigé par le temps Kairos. Pour des raisons culturelles (éducation, conscience citoyenne…) et / ou économique (pouvoir d’achat / trésorerie). Il peut ou ne peut pas. Il a besoin de ralentir et de durable. Exemple de l’engouement pour la « slow » consommation.

Tandis que la nouveauté, la commodité, l’orgueil, l’imitation, la compétition est généralement dirigé par le temps Kronos. Il touche beaucoup au désir. C’est le « tout, tout de suite », l’e-commerce, les séries limités, l’image, le confort, la réussite, les promos…

Pour l’entreprise et son développement c’est un autre schéma :

La sécurité, l’argent est dirigé par Kronos. J’ai besoin de produire et de vendre maintenant. Tandis que la nouveauté, la commodité est dirigée par Kairos. Ce n’est pas le bon moment.

Vos l’aurez compris dans l’un et l’autre c’est Kronos qui tire les ficelles. Mais dans des objectifs de besoins très différents.

Conclusion

Aujourd’hui il va falloir trouver un juste équilibre. Et pour cela Kairos doit être remis à l’honneur, se retrouver sur le même pied d’égalité que Kronos. Kairos c’est le point de bascule, « l’instant T » de l’opportunité, faire le bon acte au bon moment. Kairos répond au besoin de confiance actuel. En avoir conscience et comprendre ce paradoxe c’est déjà un grand pas en avant. Maintenant il va falloir apprendre à jouer avec : trouver l’instant T, détecter le juste moment. Vous dire et leur dire « Maintenant c’est le moment d’agir ».