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La multiplication des organisations professionnelles

Dans une croissance à multiple facette et complexe la mutualisation des forces existantes dans l’hexagone est le véritable fer de lance de la relance.  

La multiplication des organisations professionnelles va crescendo depuis des années, cela fini par masquer les opportunités de développement.

1 – État de lieux

Chaque jour, je découvre de nouveau regroupement, réseau, think-tank, département, cluster, collectif, syndicats, association, organisation, fédération, privée ou publique, internationale, nationale ou régionale… qui accompagne les entreprises, les secteurs d’activités, les marchés, les métiers… C’est une véritable fourmilière du business. Impossible de trouver une liste complète. En tentant de les recenser, je suis arrivée aux chiffres de 16 620. Et je pense que je suis encore loin du compte.

Néanmoins, la bonne nouvelle c’est qu’il y en a pour tout le monde. Tous les dirigeants peuvent faire partie d’une communauté professionnelle pour être accompagnés, informés selon ses besoins, ses attentes et ses contraintes.

Mais, la mauvaise nouvelle, c’est que cette multiplication des organisations professionnelles coute cher. Les projets et initiatives sont dupliqués aux quatre coins de la France, les porte-parole se multiplient, les réseaux se distillent et l’on finit par ne plus rien entendre ni voir. C’est une fourmilière productive, mais complètement opaque et inaudible ou chaque communauté travaille dans son coin. Et +70% des dirigeants (sources INSEE) ne sont finalement pas au courant à temps des avancés terrains, légaux, sociaux sur leurs métiers ou marchés. Ce qui on le sait est primordiale aujourd’hui.

2 – Nouvel exemple du jour

C’est la mise en avant ce matin dans les médias de l’association « France Tiers-lieux« . Les tiers lieux seraient le fer de lance de la nouvelle décentralisation proposée par le gouvernement il y a 8 jours.  

Il existe 1800 tiers lieux aujourd’hui en France. Espaces de coworking, fablabs, repair’cafés, fabriques de recherche, friches culturelles. Leur objectif est de soutenir les manufactures de proximité, distinctes des fabriques de territoire : « inspirées de lieux existants, sont de petites unités de production locales en mesure de participer au développement économique d’un territoire et d’animer une communauté de personnes qui y travaillent et y vivent. » (rapport France-tiers-lieux sorti hier). 

Les tiers lieux doivent ainsi porter la relance de l’activité économique dans les régions Par le développement du télétravail, la formation professionnelle et l’apprentissage. Cependant, 80% des tiers lieux se disent en danger à court ou moyen terme. En effet, la crise a menacé la grande majorité des structures. De plus beaucoup d’entre eux restent isolés dans leurs productions et initiatives. Seulement 300 sur les 1800 sont reconnus et labellisés. Une enveloppe de 45 millions d’euros va être débloquée par le gouvernement pour soutenir ces nouvelles entités.

Créer une cartographie de tous ces réseaux pour en déterminer des alliances serait beaucoup plus fort, intelligent et moins couteux pour le développement de nos entreprises françaises. Il va falloir vraiment y travailler dans les prochaines années. Certaines régions tentent déjà de le faire. Et chaque producteur de l’économie doit aller aujourd’hui dans ce sens. Pensez mutualisation, quitte à faire certains compromis.